Malignos 1931-1950 par Janine Paux
Malignos vu de mon temps,
Bernard nous a quittés sur la pointe des pieds,
Laissant un Malignos presque abandonné.
Philippe est arrivé étant le favori,
Redonnant à ce coin un renouveau de vie.
J’ai connu Malignos avant la sa décadence,
A l’époque où encore on parlait d’opulence.
Le grand salon s’ouvrait en toutes circonstances.
…Pour les 80 ans de grand mère Clauzel,
Les réunions à Pâques et bien souvent à Noël.
Léon très généreux et le cœur sur la main
Recevait en ce lieu famille et voisins.
Ce pâté de maisons formant le bâtiment
Abritait à la fois les bêtes et les gens.
Il y avait des poules, des canards, des lapins,
Des dindons, qui souvent nous barraient le chemin,
Baptiste le mulet, des chevaux et des chiens.
Ce que j’aimais surtout…la rentrée du troupeau
Quand les brebis, bêlant appelaient leurs agneaux.
Malignos vivait alors au rythme des saisons.
Dès qu’arrivait l’hiver on tuait le cochon,
L’été la fenaison, ensuite les vendanges,
Le travail de la terre tout au cours de l’année
avec les ouvriers de la localité.
Parmi eux se trouvaient aussi des étrangers.
On parlait « petit nègre » mais on se comprenait,
Tous ces gens rassemblés formaient l’Europe Unie…
Bien avant Sakozy!! il n’a rien inventé.
Il y avait le parc devant l’Orangerie,
On y voyait encore quelques allées de buis,
Des chênes séculaires et de beaux marronniers,
Warka dans sa colère les à fait arracher.
Bernard fait prisonnier, Léon découragé,
Malignos peu à peu s’est mis à perdre pieds.
Philippe, avec courage reprend les choses en mains,
Conservant le passé en songeant à demain.
Malignos assoupi, prêt à se réveiller,
Va connaître encore de nombreuses années.
Janine Paux (août 2009)
août 22nd, 2009 at 11 h 03 min
Superbe poème qui retrace avec beaucoup de finesse et de vérité la vie de Malignos .
Bravo à son auteur et bon courage à Philippe
mars 8th, 2011 at 19 h 26 min
bonjour, moi je suis Doris, la petite-fille de Grand-Mère Else, en Allemagne. Bernard était à l´époque prisonnier de guerre chez nous. Je lui ai rendu visite dans les années 70. Else pleurait toujours quand je lui parlais de Bernard, ils étaient bons amis. Cordialement Doris.
juillet 19th, 2011 at 16 h 26 min
Bonjour,
Pardon de ne pas lire les commentaires sur le blog « malignos.fr » plus souvent. Bernard Michelin nous a confié ses petits carnets de souvenirs de la période de guerre et de la période où il était prisonnier et nous en avons fait un livre dont quelques exemplaires sont encore disponibles. Si vous me donnez une adresse postale je vous envoie un exemplaire.
Avec mon frère nous habitons dans des maisons de Malignos Bernard est un cousin par alliance qui a voulu rassembler la famille autour du Mas, et c’est un de ses neveux qui occupe le mas aujourd’hui. Si un jour vous passez par les Cévennes (classées au patrimoine mondial depuis quelques semaines) faites un petit détour par le Mas Michelin à Malignos vous serrez la bienvenue.
Bien courtoisement,
Gérard Dupuis